Mes dernières productions sont uniquement constituées de matières végétales ou animales.
Il m’importe beaucoup d’utiliser des fibres naturelles, car l’idée de soin et d’apaisement est au cœur de mes sujets et l’attention portée à un environnement sain s’inscrit dans la continuité de ce thème.
Je fais le choix de la prépondérance du lin dans mes productions. J’aime sa fibre vivante, vibrante, changeante, l’impact et la réflexion de la lumière sur celle ci. Que nous la teignons, blanchissions ou restée brute, sa couleur varie avec le temps. J’aime avoir en tête que la couleur de mes productions changera petit à petit, que je ne maîtrise pas entièrement la matière dont j’invite à prendre une forme nouvelle. Puis, par sa rigidité, c’est une fibre capable de garder en mémoire la trajectoire qu’on lui demande de prendre. C’est comme s’il en ressortait une mise en accord avec la matière. Je l’invite à prendre une certaine forme tout en sachant, en quelque sorte, qu’elle continuera à se transformer.
De plus, le lin est connu pour ses vertus anallergiques. C’est une matière saine et absorbante, elle n’irrite pas la peau et a même des vertus apaisantes. Plus on lave le tissu de lin plus il s’adoucit. Détail amusant, « se laver » est aussi une expression employée pour « purifier le corps » par les personnes pratiquants des soins.
Nécessitant ni engrais ni arrosage et du fait que la transformation de la plante en fil s’effectue grâce à des procédés naturels et non chimiques, la culture du lin est dite écologique. Point fort qui me conforte dans le choix de ce matériau.
Je suis séduite par le crin de cheval. D’une longueur maximale de quatre-vingt centimètres environ, le crin de cheval est tissé crin par crin, il ne peut donc pas être tissé rapidement. Il s’en découle alors une pratique méditative. De plus, son aspect mat par endroit et brillant par d’autre, ajouté à son aspect rigide et par conséquent quelque peu caractériel, m’est très attirant à manipuler et agréable à toucher. Cela lui confère une certaine préciosité.